Déjouer le Virus Émotionnel : Le Pouvoir de Votre Terrain Intérieur

L'idée de virus émotionnel prend tout son sens dans le contexte actuel. Corine Fiorenti nous invite à explorer de nouvelles perspectives sur le virus émotionnel, particulièrement pertinentes au vu du climat sanitaire, économique et politique que nous traversons.

Qu'est-ce qu'un Virus ?

Étymologiquement, le terme "virus" vient du latin et signifie "poison" ou "toxine". Sa définition médicale le décrit comme un agent de contagion pathogène, capable de provoquer des maladies infectieuses.

Biologiquement, un virus est une entité microscopique qui exige une cellule hôte pour se reproduire, détournant ainsi ses mécanismes. C'est une particule infectieuse qui, lorsqu'elle provoque une maladie, est qualifiée de pathogène. La contagion est son mode de propagation typique, d'un individu infecté à un autre, touchant aussi bien les humains que les animaux et les végétaux.

Deux Approches Scientifiques du Virus

Ces définitions révèlent deux approches différentes pour comprendre le virus, sa propagation et la manière d'y faire face.

1. L'approche médicale classique : Largement répandue, elle s'inscrit dans la lignée des travaux de Pasteur. Elle considère le corps humain comme une victime d'attaques par des agents externes, tels que les virus, qui entraînent la maladie. La solution proposée est la mise en œuvre de traitements et de médicaments pour contrer ces agressions.
2. L'approche biologique (théorie du terrain) : Issue des travaux de Béchamp, cette perspective suggère qu'un virus ne s'installe pas dans un organisme en bonne santé. Elle met l'accent sur le fait que le développement des agents pathogènes et leur prolifération sont favorisés par un affaiblissement préalable de l'hôte. Cette approche prône donc un travail préventif sur les immunités et le renforcement de l'organisme, souvent désigné comme le "terrain", pour prévenir toute intrusion pathogène et contamination.

Il est aisé de percevoir pourquoi la première approche a dominé, notamment avec l'essor de l'industrie pharmaceutique. L'économie joue un rôle prépondérant dans ces orientations. Pourtant, à la fin de sa vie, Pasteur lui-même aurait prononcé ces mots éclairants : « Béchamp avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout ». Cette réflexion initiale nous invite à considérer une nouvelle manière d'appréhender le virus, en privilégiant la perspective du terrain.

Le Virus Émotionnel : L'Analogie du Terrain

Et si cette distinction s'appliquait également au virus émotionnel ?

1. La perspective de l'environnement externe : Elle postule que notre environnement nous impacte et nous affecte directement. Nous serions ainsi les victimes de ses agressions, modelés par celles-ci, nos émotions devenant le reflet de ce qui nous entoure. Ce mode de fonctionnement est omniprésent dans notre société moderne. Les stratégies marketing et les algorithmes des réseaux sociaux en sont des illustrations flagrantes. En analysant nos préférences, ils influencent nos émotions et nos décisions, souvent sans que nous en ayons pleinement conscience. Est-ce une forme de contamination émotionnelle ?

2. La perspective du terrain intérieur : En adoptant l'analogie du terrain, l'approche se recentre sur l'individu, sur la source de l'émotion en chacun de nous. Ce changement de perspective est fondamental.

   • Le premier avantage est de pouvoir identifier et répondre à nos besoins authentiques. Qu'est-ce qui est réellement important pour moi ? Comment puis-je accéder au bonheur ?
   • Le second avantage, corollaire du premier, est de retrouver notre pouvoir d'agir sur nos choix et notre existence. Cela favorise un alignement avec le cours naturel de la vie, où nous devenons des acteurs conscients.

Comment, dès lors, trouver un juste équilibre émotionnel pour vivre en harmonie avec notre environnement ?

Nouveau Regard sur le Virus Émotionnel : Le Pouvoir de nos Pensées

Nous l'avons constaté, notre influence sur notre environnement (médias, politique, réseaux sociaux, entourage) est souvent limitée. Cette impuissance, surtout concernant nos proches, peut être source de grande frustration. Chercher à changer les autres ou les circonstances externes est une démarche souvent vaine et épuisante, sans impact positif durable. Pourtant, par facilité, nous nous y engageons, évitant ainsi la nécessaire remise en question de soi.

C'est ici qu'un changement de perspective s'impose. Et si tout partait de nous ? Et si le virus émotionnel n'était pas une fatalité, mais une alerte bienveillante ? Pourquoi ? Parce que c'est en nous que réside notre unique pouvoir de transformation. En agissant sur nos pensées, nous reprenons le contrôle de nos émotions et pouvons les transformer.

Le virus émotionnel n'est donc pas une fatalité. Il constitue une invitation à nous interroger sur notre vie et à faire de nouveaux choix. Cette prise de conscience est le premier pas pour devenir l'acteur de la manière dont nous vivons les situations. Ce sentiment de soulagement s'accompagne de responsabilité individuelle.

Le Pouvoir de Notre Attention : Créer Sa Réalité

Savoir que nous pouvons reprendre le pouvoir sur notre vie est une chose, le concrétiser en est une autre. La vérité est que notre marge de manœuvre se situe principalement en nous. Tout le reste est, par définition, hors de notre contrôle.

Cette réalité peut sembler décevante de prime abord, mais elle est fondamentale. Se repositionner au centre de nos préoccupations et initier les changement intérieurs qui nous conviennent devient alors une priorité. Ce basculement est loin d'être anecdotique ; il est essentiel. Comme l'a si bien dit Mahatma Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. » Cette citation nous ramène à l'essence même de notre existence. En choisissant consciemment où nous portons notre attention, nous retrouvons la capacité de créer notre réalité, en accord avec notre être profond.

Une fois cet alignement intérieur retrouvé, nous pouvons percevoir nos émotions sous un nouveau jour, même face à des situations difficiles : un ami dénigrant, une trahison, des injustices, un rejet, un échec professionnel, des conflits familiaux, la maladie ou la perte d'un être cher, les nouvelles anxiogènes. Nos réactions sont humaines et souvent dictées par notre système de valeurs et de croyances.

Prendre du Recul : L'Émotion comme Alerte d'Alignement

Si nous parvenons à ne plus considérer une émotion comme une simple réaction à notre environnement, mais plutôt comme un signal, une alerte d'un déséquilibre par rapport à notre alignement intérieur, alors un espace de réflexion s'ouvre. Ce recul émotionnel nous offre une perspective plus distanciée sur la situation. Nous pouvons alors reconnaître que certaines personnes ou situations nous éloignent de notre harmonie intérieure, et qu'il nous incombe de rétablir une relation juste avec notre propre existence.

Cette approche permet de ne pas se focaliser sur le "pourquoi" ou sur la tentative de changer la situation externe par des actions compulsives. L'objectif est plutôt de modifier notre perception et les pensées que nous nourrissons à son égard. Il s'agit de trouver ce qui est le plus juste pour nous et de nous réaligner avec notre véritable essence. Cette distanciation favorise un regard lucide, nous permettant de nous laisser à nouveau porter par le courant de notre vie authentique.

Écouter et Accepter : L'Antidote au Virus Émotionnel

Écouter et accepter ce qui est, nous confère une précieuse liberté d'action : celle de choisir si nous voulons être les réceptacles des virus émotionnels ambiants ou non. Cette capacité se forge, comme nous l'avons souligné, par un travail sur nos pensées.

L'antidote à la contagion émotionnelle est d'apporter de la conscience à notre état émotionnel et de choisir de le transformer avec des pensées alignées à notre être profond, et non à celles qui nous ont été inculquées. Le problème réside souvent dans le fait que nos états émotionnels perturbateurs, et les influences qui nous "contaminent", opèrent souvent sous notre seuil de conscience. Nous nous laissons alors submerger par des émotions qui ne résonnent pas avec notre essence.

Le plus préoccupant est notre tendance à négliger ces signaux, ou à agir trop tard, lorsque le corps (à travers la somatisation) ou l'esprit (par la psychopathologie) atteint ses limites. Il est également vrai que nous n'avons souvent pas été éduqués à cette gestion des émotions.

La Transformation par la Prise de Conscience

Lors de mes ateliers de méditation thérapeutique ou de mes séances, j'observe que la plupart des participants débutants parviennent rapidement à une prise de conscience de leur état émotionnel actuel. Ils sont souvent surpris par l'intensité des émotions et des ressentis qui les habitent.

Par la suite, ils découvrent les pensées sous-jacentes. En effet, ces émotions, ancrées dans le cerveau limbique, influencent quotidiennement nos décisions, souvent à notre insu. Bien que la confrontation avec des émotions dites négatives ne soit pas toujours aisée, ces moments de prise de conscience sont vécus comme des libérations. Ils permettent d'adopter un regard plus lucide sur les situations, d'opérer des choix différents et de briser des schémas répétitifs.

À l'instar des défis sanitaires qui testent notre immunité, le virus émotionnel vient interpeller notre niveau de conscience. Il est donc essentiel de nous réconcilier avec nos émotions et nos pensées. Car, finalement, ces déséquilibres, lorsqu'écoutés à temps, sont des messagers de notre bien-être. C'est ce que j'explorerai dans un prochain article : "L'Émotion, une amie qui vous veut du bien."