Le Traumatisme Émotionnel et Psychologique : Comprendre, Gérer et Guérir

Des événements difficiles ou douloureux peuvent survenir dans nos vies, nous laissant parfois dans un état de choc et d'insécurité. Surmonter un traumatisme demande du temps et des stratégies adaptées. Avec un accompagnement approprié, la guérison est possible.

Dans cet article, nous explorerons les aspects essentiels du traumatisme émotionnel et psychologique :

• Qu'est-ce qu'un traumatisme émotionnel et psychologique ?
• Le traumatisme de l'enfance et ses répercussions futures.
• Les symptômes des psychotraumatismes.
• Les voies de la guérison après un traumatisme.
• Des conseils pratiques pour favoriser le rétablissement.
• Quand envisager une psychothérapie ?
• Les approches de traitement des traumatismes.
• Comment soutenir un proche face au traumatisme.

Qu'est-ce qu'un Traumatisme Émotionnel et Psychologique ?

Le traumatisme psychologique survient lorsqu'une personne vit ou est témoin d'un événement impliquant une menace réelle ou perçue de mort, ou de grave blessure. La réaction traumatique se caractérise souvent par une peur intense, un sentiment d'impuissance et d'horreur. Le choc émotionnel peut dépasser les capacités d'assimilation de l'individu au moment de l'événement, entraînant une fixation intense de l'excitation dans le corps, l'esprit, les émotions et le système nerveux.

Les traumatismes émotionnels et psychologiques résultent d'événements extrêmement stressants qui viennent rompre le sentiment de sécurité intérieure. La personne se sent alors vulnérable et perçoit le monde comme dangereux. Si vous êtes affecté, un traumatisme psychologique peut se manifester par des émotions accablantes, des souvenirs persistants et une anxiété lancinante. Vous pourriez également ressentir un sentiment d'engourdissement, de déconnexion de vous-même, des autres et du monde, ainsi qu'une difficulté à faire confiance.

Les expériences traumatisantes impliquent souvent une menace pour votre vie ou votre intégrité. Toutefois, toute situation où vous vous sentez dépassé et isolé peut engendrer un traumatisme, même sans blessure physique. Ce n'est pas la nature objective des circonstances qui détermine si un événement est traumatisant, mais plutôt votre expérience émotionnelle subjective. Plus la peur et l'impuissance sont grandes, plus l'impact du traumatisme risque d'être sévère.

Les causes des traumatismes émotionnels et psychologiques

Les traumatismes peuvent être provoqués par diverses situations :

• Événements ponctuels et inattendus : Accidents graves, agressions violentes, blessures soudaines. Leur impact traumatique est souvent plus fort s'ils surviennent durant l'enfance, période de grande fragilité émotionnelle.
• Stress continu et persistant : Vivre dans un environnement insécurisant, faire face à une maladie menaçant le pronostic vital, subir des violences domestiques, du harcèlement, de l'intimidation ou de la négligence infantile de manière répétée. Ces agressions prolongées peuvent être physiques, émotionnelles, psychologiques ou verbales.
• Causes parfois ignorées ou sous-estimées : Une intervention chirurgicale, la mort soudaine d'un être cher, la rupture d'une relation significative, une expérience humiliante ou profondément décevante, surtout si elle implique une cruauté délibérée.
• Catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme : Le fait d'être directement impliqué n'est pas toujours nécessaire pour subir un choc traumatique. L'exposition répétée à des images perturbantes via les médias et les réseaux sociaux peut submerger le système nerveux et générer un stress traumatique, même sans implication directe.

Quelle que soit la source de votre traumatisme, qu'il date de nombreuses années ou d'hier, la guérison est à portée de main en adoptant les changements nécessaires pour retrouver une vie épanouie.

Traumatisme de l'Enfance et Risque de Traumatisme Futur

Bien que les événements traumatisants puissent toucher n'importe qui, la vulnérabilité est accrue en cas de stress intense préexistant, de pertes multiples récentes, ou d'antécédents de traumatisme, surtout si ce dernier s'est produit durant l'enfance.

Les traumatismes de l'enfance résultent de tout ce qui perturbe le sentiment de sécurité d'un enfant, incluant :

• Un environnement instable ou dangereux.
• La séparation d'un parent.
• Une maladie grave ou des actes médicaux intrusifs.
• Des abus sexuels, physiques ou verbaux.
• La violence domestique.
• La négligence affective ou physique.

Vivre un traumatisme pendant l'enfance peut entraîner des effets graves et durables. Lorsque le traumatisme infantile n'est pas résolu, un sentiment de peur et d'impuissance peut persister à l'âge adulte, rendant la personne plus sujette à d'autres expériences traumatiques. Cependant, même si votre traumatisme remonte à des années, il est possible d'entreprendre des démarches pour surmonter la douleur, réapprendre à faire confiance, se reconnecter aux autres et retrouver un équilibre émotionnel. C'est le cœur du travail psychothérapeutique.

Symptômes des Psychotraumatismes

Chacun réagit au traumatisme différemment, manifestant un large éventail de réactions physiques et émotionnelles. Il n'y a pas de "bonne" ou de "mauvaise" manière de ressentir ou de réagir. Il est important de ne pas juger vos propres réactions ni celles des autres. Considérez plutôt que vos réponses sont des réactions normales à des événements anormaux.

Symptômes émotionnels et psychologiques :

• Choc, déni ou incrédulité.
• Confusion, difficultés de concentration.
• Colère, irritabilité, sautes d'humeur.
• Anxiété et peur.
• Culpabilité, honte, tendance à se blâmer.
• Retrait social, isolement.
• Sentiment de tristesse ou de désespoir.
• Sentiment de déconnexion ou d'engourdissement émotionnel.

Symptômes physiques :

• Insomnies ou cauchemars récurrents.
• Fatigue chronique.
• Sursauts faciles.
• Difficultés de concentration.
• Troubles du rythme cardiaque.
• Nervosité et agitation.
• Maux et douleurs diverses inexpliquées.
• Tension musculaire.

Guérir d'un Traumatisme

Les symptômes du traumatisme durent généralement de quelques jours à plusieurs mois et s'estompent progressivement à mesure que vous intégrez l'événement perturbateur. Cependant, même après s'être senti mieux, il est possible d'être de temps en temps affecté par des souvenirs ou des émotions douloureuses, surtout en réponse à des déclencheurs (anniversaire de l'événement, situation rappelant le traumatisme).

Si vos symptômes de traumatisme psychologique ne diminuent pas, ou s'ils s'aggravent et que vous êtes incapable de reprendre le cours normal de votre vie pendant une période prolongée, vous pourriez souffrir d'un Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT). Alors que le choc émotionnel est une réponse normale à un événement bouleversant, il se transforme en TSPT lorsque votre système nerveux reste "bloqué" dans un état de choc psychologique, vous empêchant de donner un sens à ce qui s'est passé et de traiter vos émotions.

Qu'un événement traumatisant ait impliqué ou non une menace vitale, en tant que survivant, vous devez faire face à la perte – au moins temporaire – de votre sentiment de sécurité. La réaction naturelle à cette perte est le chagrin. Comme pour le deuil d'un être cher, un processus de deuil est nécessaire. Les conseils suivants peuvent vous aider à gérer ce chagrin, à guérir du traumatisme et à construire une vie plus sereine et épanouie.

Astuce 1 : Bougez et activez votre corps

Le traumatisme perturbe l'équilibre naturel de votre corps, le figeant souvent dans un état d'hyperexcitation et de peur. En plus de brûler l'adrénaline et de libérer des endorphines, l'exercice physique et le mouvement peuvent activement aider à réparer votre système nerveux.

• Essayez de faire de l'exercice au moins 30 minutes la plupart des jours.
• Privilégiez les exercices rythmiques qui sollicitent à la fois les bras et les jambes : marche rapide, course, natation, danse, basket-ball.
• Intégrez des pratiques de pleine conscience à votre activité physique. Plutôt que de vous laisser distraire par vos pensées, concentrez-vous sur les sensations de votre corps en mouvement : la pression de vos pieds sur le sol, le rythme de votre respiration, la sensation du vent sur votre peau.
• Des activités comme l'escalade, la boxe, la musculation ou les arts martiaux peuvent également favoriser la guérison, en vous aidant à vous concentrer sur la coordination et la maîtrise de votre corps.

Astuce 2 : Ne vous isolez pas

Après un traumatisme, l'envie de s'isoler est fréquente, mais l'isolement ne fait qu'aggraver la situation. Se connecter aux autres en face à face est essentiel pour la guérison. Faites l'effort de maintenir vos relations sociales et évitez de rester seul trop longtemps.

• Vous n'êtes pas obligé de parler du traumatisme lui-même. Se connecter avec les autres peut être un simple moment de ressourcement. Parler constamment de la douleur peut même être contre-productif. Le réconfort vient du sentiment d'être engagé et accepté.
• Demandez de l'aide : Même si vous ne parlez pas de l'événement traumatique, il est important d'avoir quelqu'un avec qui partager vos sentiments en personne. Choisissez une personne qui vous écoutera attentivement sans jugement : un membre de votre famille, un ami, un conseiller ou un membre d'une communauté de confiance.
• Participez à des activités sociales, même si l'envie vous manque. Engagez-vous dans des activités "normales" qui n'ont aucun lien avec l'expérience traumatisante.
• Reprenez contact avec d'anciens amis. Si vous vous êtes retiré de relations importantes, faites l'effort de les renouer.
• Rejoignez un groupe de soutien pour personnes ayant vécu un traumatisme. Partager avec d'autres confrontés à des défis similaires peut réduire le sentiment d'isolement et inspirer votre propre rétablissement.
• Faites du bénévolat. En plus d'aider les autres, le bénévolat est un excellent moyen de défier le sentiment d'impuissance qui accompagne souvent un traumatisme. Retrouvez votre force et votre pouvoir en aidant autrui.
• Faites-vous de nouveaux amis. Si vous êtes seul ou loin de vos proches, faire de nouvelles rencontres est important. Suivez un cours, rejoignez un club, contactez des associations, des voisins ou des collègues ayant des intérêts communs.

Si la connexion aux autres est difficile :
De nombreuses personnes traumatisées se sentent déconnectées et ont du mal à interagir. Si cela vous ressemble, voici quelques mesures à prendre avant de rencontrer quelqu'un :

• Faites de l'exercice ou bougez : Sautez, balancez vos bras et vos jambes, agitez-vous. Cela peut clarifier votre esprit et faciliter l'engagement social.
• Tonification vocale : Asseyez-vous droit et émettez des sons "mmmm". Modifiez la hauteur et le volume jusqu'à ressentir une vibration agréable sur votre visage. Cela peut aider à ouvrir la voie à la communication.

Astuce 3 : Autorégulez votre système nerveux

Même si vous vous sentez agité, anxieux ou incontrôlable, il est crucial de savoir que vous pouvez réguler votre système nerveux et vous calmer. Non seulement cela soulagera l'anxiété liée au traumatisme, mais cela renforcera également votre sentiment de contrôle.

• Respiration consciente : Si vous vous sentez désorienté ou bouleversé, la pratique de la respiration consciente est une méthode rapide pour vous apaiser. Prenez 60 respirations, en vous concentrant sur chaque expiration.
• Connexion sensorielle : Une vue, une odeur ou un goût spécifique vous apaise-t-il ? Ou peut-être caresser un animal, écouter de la musique ? Chacun réagit différemment aux stimuli sensoriels ; expérimentez diverses techniques de soulagement du stress pour trouver ce qui vous convient le mieux.
• Restez ancré : Pour vous sentir plus présent et enraciné, asseyez-vous. Sentez vos pieds sur le sol et votre dos contre la chaise. Remarquez comment votre respiration devient plus profonde et plus calme.
• Permettez-vous de ressentir vos émotions : Reconnaissez vos sentiments liés au traumatisme au fur et à mesure qu'ils surgissent et acceptez-les sans jugement.

Astuce 4 : Prenez soin de votre santé physique et mentale

Un corps sain augmente considérablement votre capacité à faire face au stress induit par un traumatisme.

• Priorisez la qualité et la durée de votre sommeil : Après une expérience traumatisante, l'inquiétude peut perturber vos habitudes de sommeil. Cependant, un manque de sommeil de qualité peut exacerber vos symptômes de traumatisme et rendre difficile le maintien de votre équilibre émotionnel. Couchez-vous et levez-vous à la même heure chaque jour, et visez 7 à 9 heures de sommeil par nuit.
• Évitez l'alcool et les drogues : Leur consommation peut aggraver vos symptômes de traumatisme et accentuer les sentiments de dépression, d'anxiété et d'isolement.
• Adoptez une alimentation équilibrée : Des repas équilibrés vous aideront à maintenir votre énergie et à minimiser les sautes d'humeur. Évitez les aliments trop sucrés et frits, et privilégiez les acides gras oméga-3 (saumon, noix, soja, graines de lin) pour améliorer votre humeur.
• Réduisez le stress : Essayez des techniques de relaxation comme la méditation, le yoga ou des exercices de respiration profonde. Prévoyez du temps pour des activités qui vous apportent de la joie et du plaisir, comme vos hobbies favoris.

Quand Entreprendre une Psychothérapie ?

Le rétablissement après un traumatisme prend du temps, et chacun guérit à son propre rythme. Cependant, si plusieurs mois se sont écoulés et que vos symptômes ne s'atténuent pas, il est essentiel d'envisager l'aide professionnelle d'un spécialiste des traumatismes.

Recherchez de l'aide si vous constatez que :

• Vous avez des difficultés à fonctionner normalement à la maison ou au travail.
• Vous souffrez de peurs, d'anxiété ou de dépression persistantes.
• Vous êtes incapable de nouer des relations proches et satisfaisantes.
• Vous vivez des souvenirs terrifiants, des cauchemars ou des flashbacks.
• Vous évitez de plus en plus tout ce qui vous rappelle le traumatisme.
• Vous vous sentez émotionnellement engourdi et déconnecté des autres.
• Vous consommez de l'alcool ou des drogues pour vous sentir mieux.

Travailler sur un traumatisme peut être intimidant, douloureux et potentiellement réactivant. L'accompagnement d'un spécialiste en traumatologie expérimenté est crucial pour un processus de guérison sécurisé et efficace. Trouver le bon thérapeute peut prendre du temps. Il est primordial que le thérapeute choisi ait une expertise dans le traitement des traumatismes. La qualité de la relation thérapeutique est tout aussi importante : choisissez un psychothérapeute avec qui vous vous sentez en confiance, respecté et compris. Si ce n'est pas le cas, n'hésitez pas à chercher un autre professionnel.

Pour assurer le succès de votre thérapie, demandez-vous :

• Vous êtes-vous senti à l'aise pour discuter de vos problèmes avec le thérapeute ?
• Avez-vous eu l'impression que le thérapeute comprenait vos préoccupations ?
• Vos inquiétudes ont-elles été prises au sérieux ou minimisées ?
• Avez-vous été traité avec compassion et respect ?
• Pensez-vous pouvoir guérir en faisant confiance à ce thérapeute ?

Traitement des Traumatismes

Pour guérir d'un traumatisme psychologique et émotionnel, il est nécessaire d'affronter les sentiments et souvenirs désagréables longtemps évités, de libérer l'énergie refoulée du mode "combat ou fuite", d'apprendre à réguler les émotions intenses et de reconstruire la confiance envers les autres. Un psychothérapeute peut utiliser diverses approches thérapeutiques.

• L'expérience somatique : Cette approche se concentre sur les sensations corporelles plutôt que sur les pensées et les souvenirs de l'événement traumatique. En se connectant à ce qui se passe dans le corps, il est possible de libérer l'énergie bloquée liée au traumatisme par des tremblements, des pleurs et d'autres formes de décharge physique.
• La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou d'autres thérapies intégratives aident également à traiter et à réévaluer vos pensées et vos sentiments concernant le traumatisme. Les apports des techniques de relaxation, de respiration et de méditation de pleine conscience peuvent aussi être associés au traitement, favorisant la régulation émotionnelle.

Aider un Proche à Faire Face à un Traumatisme

Lorsque l'un de vos proches a subi un traumatisme, votre soutien peut jouer un rôle essentiel dans son rétablissement.

• Soyez patient et compréhensif : La guérison d'un traumatisme prend du temps. Soyez patient avec le rythme de rétablissement et rappelez-vous que la réaction de chacun au traumatisme est unique. Évitez de juger la réaction de votre proche en la comparant à la vôtre ou à celle d'autres personnes.
• Offrez un soutien pratique : Aidez votre proche à retrouver une routine normale. Cela peut impliquer une aide pour les courses, l'entretien ménager, ou simplement être disponible pour écouter ou parler.
• Ne forcez pas la discussion, mais soyez disponible : Certains survivants de traumatismes ont du mal à parler de ce qui s'est passé. Ne les forcez pas à s'ouvrir, mais faites-leur savoir que vous êtes là pour les écouter s'ils le souhaitent, ou simplement pour passer du temps avec eux s'ils préfèrent ne pas en parler.
• Encouragez la socialisation et la détente : Incitez-les à faire de l'exercice physique, à maintenir des liens amicaux et à poursuivre des passions ou activités qui leur procurent du plaisir. Proposez de prendre un cours de fitness ensemble ou d'organiser des déjeuners réguliers avec des amis.
• Ne prenez pas personnellement les symptômes du traumatisme : Votre proche peut devenir colérique, irritable, renfermé ou distant émotionnellement. Rappelez-vous que ces réactions sont des conséquences du traumatisme et n'ont peut-être rien à voir avec vous ou votre relation.

Pour aider un enfant à se remettre d'un traumatisme, une communication ouverte est primordiale. Faites-lui savoir qu'il est normal d'avoir peur ou d'être contrarié. Votre enfant peut également vous observer pour savoir comment réagir au traumatisme, alors laissez-le vous voir gérer vos propres symptômes de manière constructive et positive.